Édition du vendredi 14 novembre 2003
Prestige : l'Etat aurait déjà remboursé aux communes du littoral quelque 1,85 million d'euros (un tiers de leurs demandes de remboursement)
Un an après le début du naufrage du Prestige, le préfet de la zone de défense Sud-Ouest Alain Géhin a annoncé, mercredi, à Bordeaux, avoir déjà presque épuisé l'enveloppe Polmar Terre qui lui était attribuée.
Au total, l'Etat a engagé 55,4 millions d'euros pour lutter contre la pollution du Prestige. Des fonds répartis entre le plan Polmar mer et les plans Polmar terre de la zone Ouest et de la zone Sud-Ouest.
Sur les 34,3 millions d'euros reçus, le préfet de la zone Sud-Ouest a dépensé 34,03 millions d'euros. Le solde disponible ne s'élève donc plus qu'à 270 000 euros. Le reliquat est utilisé pour continuer le nettoyage des rochers dans les Pyrénées-Atlantiques et accompagner les pêcheurs d'algues rouges dans leur participation à la dépollution.
Sur les 34,03 millions d'euros déjà engagés, entre 45 et 50% des dépenses ont été allouées au nettoyage du littoral, entre 10 et 15% au stockage et au transport des déchets, environ 25% à leur élimination, de l'ordre de 3% aux mesures de protection, et entre 10 et 15% à des frais divers de matériel ou d'accueil de personnel.
Selon le préfet, l'Etat aurait déjà remboursé les dépenses engagées par les communes du littoral à hauteur de 1,85 million d'euros. Toutefois cela ne couvrirait qu'environ un tiers de leurs demandes de remboursement.
Les municipalités ont également dû financer l'achat de cribleuses, pour lequel elles ont obtenu le concours du conseil régional d'Aquitaine, des conseils généraux et de la Caisse des dépôts et consignations. Ces machines seront utilisées à l'avenir pour le nettoyage régulier des plages.
En ce qui concerne les dossiers auprès du FIPOL (Fonds international d'indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures), dix ont pour l'heure été déposés au titre du "nettoyage" ou des "dommages aux biens", pour un montant de 3 631 000 euros. Pour le secteur pêche et ostréiculture, 104 dossiers au total représentent un montant de 692 200 euros, dont 94 dossiers pour l'ostréiculture, deux pour les coquillages, sept pour la pêche et un dossier pour la transformation de produits. Pour le secteur du tourisme, 18 dossiers ont été transmis pour un montant de 2,4 millions d'euros et deux dossiers ont été rejetés pour un montant de près de 67 000 euros.
Selon les dernières opérations de reconnaissance effectuées par le Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux, "on constate une diminution de la pollution sur tout le littoral girondin qui devient quasi inexistante au nord de Lacanau". Des arrivées de micro-boulettes sont en revanche toujours signalées dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques.
Vingt sites du littoral girondin doivent faire l'objet d'une reconnaissance mensuelle, après les périodes de grands coefficients de marées, entre décembre et avril, pour vérifier l'évolution de la pollution. Un "dispositif de remontée d'informations" est aussi mis en place pour signaler d'éventuels arrivages importants.<
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